La frontière Nord, un horizon en mutation

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L’Arctique est un monde unique et bien vivant, marqué par des changements très rapides. Il se réchauffe quatre fois plus vite que la moyenne mondiale.

Si le colonialisme a entraîné des changements radicaux et profonds dans la culture inuite, les dérèglements climatiques perturbent les cycles météorologiques et affectent les habitats, la faune et la flore. Or, les Inuit du Nord canadien ainsi que leur mode de vie sont très dépendants de la nature. Les communautés assistent ainsi, impuissantes, à une transformation de leur environnement dont ils ne sont pas la cause et, encore une fois, à une transformation de leur mode de vie. 

Mais les dérèglements climatiques entrainent aussi des conséquences allant bien au-delà de perturbations locales. Alors qu’ils garantissent l’équilibre de notre climat et abritent une biodiversité essentielle, les pôles sont les plus exposés aux conséquences du changement global. Le réchauffement des eaux de l’Arctique et la fonte des glaces créent, ainsi, un ralentissement des courants marins à l’échelle de la planète, entrainant des conséquences sur le climat global et le niveau des océans.

Langue glaciaire descendant de la calotte groenlandaise, scientifiques sur la banquise, chasseur inuit, cargo dans le passage du Nord-Ouest.

Entre 2012 et 2021, j’ai passé de longs mois à parcourir l’Arctique, sur terre et sur mer. J’ai été un témoin de l’intérieur. J’ai rencontré ceux qui y vivent autant que ceux qui l’étudient. Je me suis infiltré dans différents milieux pour documenter, analyser et essayer de comprendre, autant que possible, cette myriade de questions complexes afin de les raconter au grand public.

Des villages inuits du Nunavik aux expéditions scientifiques sur le brise-glace scientifique NGCC Amundsen, en passant par le passage du Nord-Ouest, la mer de Baffin, la côte du Groenland et le Haut-Arctique. L’œuvre documentaire résultante est composée de quatre grands thèmes. 

1. LA VIE ET LE MONDE DES INUIT*

«Je suis Inuk et je sais que mon cœur est libre d'aller là où tous les animaux sont libres.» 

- Simionie Kunner 

Les Inuit du Canada, résidant principalement dans l'Arctique canadien, sont parmi les populations les plus touchées par les changements climatiques. Leur mode de vie, profondément enraciné dans les traditions et en étroite relation avec leur environnement naturel, est aujourd'hui confronté à des défis majeurs liés au réchauffement planétaire. Ces enjeux touchent plusieurs aspects de leur existence, notamment l’environnement, la culture, la santé et l’économie.

Les Inuit ont développé un profond respect pour leur environnement naturel et sont capables de signaler non seulement les changements météorologiques, les glaces et les ressources naturelles, mais aussi les changements dans leurs communautés en raison des changements climatiques. Premièrement, les Inuit continuent de considérer le monde dans lequel ils cohabitent avec d'autres êtres vivants, en particulier les animaux, comme un monde qu'ils ne peuvent pas contrôler seuls - un monde auquel ils doivent s'adapter, en transmettant leur savoir d'une génération à l'autre. Deuxièmement, ils signalent que les changements dans les glaces ont été parmi les transformations majeures et les plus importantes survenues au cours des dernières décennies. Les observations faites par les populations locales indiquent également des changements dans les espèces chassées, avec moins de caribous et de narvals, plus d'oiseaux, d'insectes et de poissons, y compris en provenance de régions plus méridionales, et une incertitude sur les populations d'ours polaires. La chasse au phoque reste stable et cette viande reste l'aliment le plus populaire et le plus sain, physiquement et psychologiquement. Troisièmement, les changements sociologiques et économiques, en plus des changements environnementaux, ont eu un impact significatif sur les activités de récolte de nourriture ainsi que sur la consommation alimentaire dans la région. Le coût élevé de l’équipement de chasse — motoneiges, fusils, traîneaux, matériel de camping et essence sont autant de raisons à l’origine du déclin de la chasse. À cette liste, s’ajoute le mode de vie occidental avec, pour ceux qui ont un emploi, un horaire de travail ne tenant pas toujours compte des particularités de la chasse. Une économie reposant sur un flux continu d’argent, crée une dépendance toujours accrue aux produits du Sud, rendant les expéditions de chasse difficile à pratiquer.

18 mai 2014 - L'embouchure de la rivière George gèle de plus en plus tardivement à l'automne et dégèle plus rapidement au printemps. Les changements climatiques retardent le gel des lacs et des rivières. Certains ne gèlent pas complètement, ce qui a des répercussions sur la migration du caribou et des activités traditionnelles des Inuit.

Le climat en évolution exacerbera les inégalités socioéconomiques et iniquités en santé que subissent déjà les Inuit, y compris les maladies respiratoires, cardiovasculaires, les maladies d’origine hydrique et alimentaire, les maladies chroniques et infectieuses, ainsi que les difficultés financières et l’insécurité alimentaire. Les aléas naturels, associés à des événements météorologiques imprévisibles et extrêmes, peuvent entraîner des risques de blessures et de décès causés par des accidents survenus sur le terrain.

Les changements climatiques menacent les modes de vie, la résilience, la cohésion culturelle et les possibilités de transmission du savoir autochtone et des compétences liées aux terres des Inuit, en particulier chez les jeunes. En raison du colonialisme, certains jeunes Inuit ont du mal à se rapprocher de leur culture. Les changements climatiques risquent d'accroître cette déconnexion.

Les femmes de la communauté de Kangiqsualujjuaq dépècent un phoque fraichement tué et initient les jeunes au goût du foie cru. Si les jeunes garçons se prêtent à l'exercice, les jeunes filles sont beaucoup réticentes à les suivre.

1. Enjeux environnementaux : un écosystème fragile en transformation

Les changements climatiques se manifestent dans l’Arctique de façon particulièrement aiguë. La région connaît un réchauffement deux à quatre fois plus rapide que le reste du globe, ce qui provoque la fonte rapide des glaciers, la réduction de la banquise et le dégel du pergélisol. Ces phénomènes bouleversent les écosystèmes locaux :

  • Réduction de la banquise: La glace marine, essentielle pour les déplacements à motoneige, devient instable. Cela complique l'accès aux zones de chasse et de pêche, des activités vitales pour la subsistance et la culture inuite.
  • Déplacement de la faune: Les espèces comme le phoque, l’ours polaire ou le caribou, centrales à l'alimentation et à la spiritualité des Inuits, voient leurs habitats menacés. Par exemple, le caribou migre vers des zones moins accessibles et le troupeau de la rivière George a vu une diminution drastique de 95% depuis 1993.
  • La réduction du couvert de glace augmente les vapeurs d’eau dans la haute troposphère engendrant une augmentation des orages électriques en Arctique. Jusqu'à tout récemment, certains Inuit n’avaient jamais vu d’éclairs.

23 juillet 2019 - Détroit de Nares. Formation d'une cellule orageuse par 81˚ Nord, dans le détroit de Nares, entre le Groenland et l'île d'Ellesmere.

2. Impacts culturels : une identité en péril

La culture inuite est étroitement liée à la terre et à la glace. Les changements climatiques altèrent des pratiques ancestrales transmises de génération en génération :

  • Savoirs traditionnels érodés: Les connaissances sur les cycles naturels, les conditions météorologiques et les migrations animales deviennent moins fiables face à des changements imprévisibles.
  • Menaces sur les langues et les traditions: Avec la disparition progressive des modes de vie traditionnels, certains éléments du patrimoine culturel risquent de se perdre.

Felix St-Aubin, petit fils d'un Maître-chasseur de sa communauté, participe à son tour à la transmission du savoir. La chasse est le vecteur principal pour la transmission du savoir ancestral et la préservation de la culture. Les jeunes générations ont des difficultés à acquérir les techniques de chasse et les valeurs culturelles transmises depuis plus de 5 000 ans. Au cours des trois dernières décennies, la glace pluriannuelle, le type de glace le plus épais (et le plus ancien) qui soutient l'écosystème marin de l'Arctique, a diminué de 95 %. Les anciens ne peuvent plus prédire des itinéraires sûrs sur la glace qui s'amincit, et les schémas de migration des animaux changent. L'avenir de la glace et de ceux qui y vivent est incertain.

15 juin 2013, embouchure de la rivière George - Selima Onalyk et Minnie Etok Morgan, toutes les deux dans la soixantaine, passent de nombreuses journées à leur campement traditioinnel. « Les jeunes n’aiment pas être sur le territoire autant que nous, les anciens. Nous sommes nés sur la toundra et nous aimons y retourner ». De nombreuses études ont montré une diminution de l'utilisation des tentes au profit de camps fixes en bois ou des cabanes. L'accessabilité à des matériaux de construction, les changements climatiques et la recherche d'une plus grande sécurité face à l'augmentation des ours polaires près des campements sont des facteurs significatifs qui contribuent à la transition vers des structures fixes en bois ou renforcées. En lien avec la recherche de sécurité, des recherches récentes montrent que la taille des groupes de chasseurs inuits a diminué au fil des décennies, en raison de facteurs tels que la sédentarisation, les coûts élevés des expéditions modernes et les changements générationnels dans les pratiques culturelles. Cette réduction de la taille des groupes a un impact direct sur la sécurité, car les campements traditionnels reposaient largement sur la force collective pour se protéger des prédateurs comme les ours polaires.

3. Défis économiques : l’incertitude grandissante

Les Inuits dépendent de ressources naturelles pour leur subsistance et, dans certains cas, pour leur économie locale. Les changements climatiques entraînent :

  • Pertes de ressources alimentaires: Les coûts pour obtenir des aliments traditionnels augmentent en raison de la difficulté d’accès aux zones de chasse. Leur dépendance aux aliments provenant du Sud augmente. Ces aliments arrivent à grands frais, sont souvent de mauvaises qualités et leur transport contribue aux émissions de GES.
  • Émergence de nouveaux risques économiques: Le tourisme dans l’Arctique ou les industries comme l'exploration minière ou pétrolière, souvent encouragées par le dégel du pergélisol, suscitent des controverses sur leurs impacts environnementaux et sociaux.

À gauche: Mai 2012 - Un hélicoptère de la firme d'ingénierie géologique Geo-Tech survole le village d'Aupaluk afin de détecter et cartographier les zones riches en nickel à l'aide d'un système électromagnétique. À droite: Au cours des décénies, les activités minières ont laissé des tonnes de déchets. Les barils finissent par rouiller et leur contenu se déverse dans l'environnement. L'Administration régional Kativik a mis sur pied un projet afin de réparer les dégats laissés par les compagnies minières.

4. Conséquences sanitaires : une vulnérabilité accrue

Les bouleversements climatiques affectent également la santé des Inuits :

  • Infrastructures fragiles: Le dégel du pergélisol endommage les bâtiments et infrastructures essentielles, comme les hôpitaux ou les maisons, rendant l’accès aux soins plus difficile.
  • Pour les Inuits comme pour de nombreuses communautés autochtones, la diminution de la participation aux activités traditionnelles liées au territoire a entraîné une augmentation des taux de maladies chroniques et une diminution du bien-être.
  • Risque accru de maladies: La réduction de la glace expose les communautés à des conditions météorologiques extrêmes, augmentant les risques d’hypothermie ou d’accidents. De plus, de nouveaux agents pathogènes pourraient émerger en raison du dégel des sols gelés depuis des millénaires. Ainsi on a vu une recrudescence des éclosions de tuberculose au Nunavik. Bien que la tuberculose ne soit pas directement causée par le réchauffement climatique, ce dernier crée un environnement qui favorise sa propagation en augmentant les inégalités sociales et en fragilisant les conditions de vie et de santé. Le dégel du pergélisol, accéléré par le réchauffement climatique, pourrait également réactiver d'anciens agents pathogènes, y compris des souches bactériennes anciennes. Bien que cette hypothèse reste théorique pour la tuberculose, le réchauffement climatique met en lumière l'interaction entre maladies infectieuses anciennes et modernes dans des conditions environnementales changeantes.

De novembre 2011 à août 2012, le village de Kangiqsualujjuaq a connu 89 cas de tuberculose active ou potentiellement active (45 cas) au sein de sa population d’à peine 874 habitants. C’est plus de 10 % des habitants. Et ce nombre ne tient pas compte des personnes infectées, mais qui ne présentent pas de symptômes.

Pour cet essai photographique à long terme, j'ai vécu quatre ans dans les villages autour de la baie d'Ungava pour documenter les problèmes que rencontrent les Inuit ainsi que la vie traditionnelle ou simplement pour ramener des images de la vie quotidienne des Inuit. Cela m'a permis de m'infiltrer, de rencontrer des gens, d'observer la vie et cela m'a donné le temps de documenter, d'analyser et d'essayer de comprendre autant que possible cette myriade de questions complexes.

Cela a pris du temps, et j'ai passé de longues heures, des jours et des semaines à attendre. J'aurais pu choisir d'entrer en contact avec les dirigeants officiels et ils auraient pu organiser ma visite. Mais j’ai préféré prendre mon temps et observer, parler à l'un ici et à l'autre là, pour trouver ma piste comme elle se révèle à moi. Je ne néglige pas non plus de communiquer du mieux que je peux avec le territoire. Avec mes expéditions sur le NGCC Amundsen, j’ai été témoin de la présence de la vie sauvage. La terre, les Inuits et la faune sont interconnectés. Cette terre que les Inuit aiment tant et qui définit ce qu'ils sont. Cette galerie est mon témoignage de la vie dans l'Arctique. Hommes et animaux.

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Un ours polaire se repose sur un iceberg au milieu d'une mer libre de glace. Les ours polaires font partie des animaux les plus touchés par le déclin saisonnier et annuel de l'étendue de la glace de mer arctique, car ils dépendent de cette banquise pour des activités essentielles telles que la chasse, les déplacements et la reproduction. 

2. LE NGCC AMUNDSEN ET LA SCIENCE EN ARCTIQUE

Chaque année, Amundsen Science gère des expéditions scientifiques dans l'Arctique grâce au déploiement du brise-glace scientifique, NGCC Amundsen, en collaboration avec la Garde côtière canadienne. Pendant cinq années, je me suis infiltré au cœur de ces expéditions pour comprendre et documenter les activités des scientifiques et des marins de la garde côtière canadienne.

Le brise-glace de recherche canadien NGCC Amundsen a été un catalyseur majeur dans la revitalisation de la science arctique canadienne en fournissant aux chercheurs canadiens et à leurs collaborateurs internationaux une infrastructure de recherche et un équipement scientifique qui leur donnent un accès sans précédent à l'océan Arctique et à ses mers adjacentes.

Plongée au cœur de l’Arctique, cet essai photographique documentaire vous invite à découvrir le quotidien exceptionnel du NGCC Amundsen, un navire canadien emblématique de la recherche scientifique dans les régions polaires. Conçu pour braver les glaces les plus impitoyables au cours d’expéditions de plusieurs mois, l’Amundsen est bien plus qu’un brise-glace : c’est un laboratoire flottant où se croisent innovation, exploration et une quête inlassable de compréhension du fragile équilibre des écosystèmes arctiques.

Barbara de Moura Neves (PhD) donne des indications aux opérateurs du véhicule télécommandé (ROV). Les recherches de madame Neves portent principalement sur les taux de croissance et la structure de la taille des coraux d'eau profonde, en utilisant des échantillons collectés par le ROV.

À travers une série d’images captivantes captées de l’intérieur, ce projet met en lumière les multiples facettes des missions scientifiques menées à bord : étude de la biodiversité marine, suivi des changements climatiques, cartographie des fonds marins, ou encore collaboration avec les communautés inuites. Chaque cliché révèle l’intensité des conditions de travail, l’immensité des paysages glacés, et la richesse humaine d’un équipage unifié par la passion de la découverte.

Les anciens de Grise Fjord partagent des informations avec Daniel Amirault, technicien en géomatique marine, sur des événements passés pouvant concorder avec des données de bathymétrie. L'Arctique étant très peu cartographié, les données de bathymétrie vont permettre de mettre les cartes à jour, alors que la navigation risque d'augmenter dans les prochaines années. Les océanographes, les écologistes et les biologistes bénéficient de la collaboration avec les communautés locales dans le cadre de leurs recherches en Arctique.

L’essai interroge aussi notre rapport à l’Arctique, ce territoire à la fois majestueux et vulnérable. Les images capturent la dualité entre l’ingéniosité humaine, incarnée par la technologie de pointe du NGCC Amundsen, et la puissance brute de la nature qui l’entoure. Elles témoignent de l’urgence des recherches menées ici, à la frontière du réchauffement climatique, où chaque donnée récoltée a une valeur inestimable pour comprendre les bouleversements globaux.

Plus qu’un simple reportage, ce documentaire photographique est une invitation à réfléchir : comment préserver ces territoires polaires tout en poursuivant l’exploration et l’innovation ? En observant le travail des scientifiques et marins à bord du NGCC Amundsen, nous découvrons une fenêtre unique sur un monde en mutation, et une célébration des efforts humains pour protéger notre planète.

À travers cet essai, laissez-vous embarquer dans une aventure où science et nature se rencontrent à l’extrême, sous les lumières changeantes du Grand Nord, aux confins de la planète.

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Scientifiques déposés sur la glace de mer pour prélever des échantillons de glace, le NGCC Amundsen les attendant au large. Les carottes de glace sont utilisées pour analyser les composants et les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques de la glace de mer. Des échantillons d'eau prélevés juste sous la glace permettent d'analyser les mêmes données. Une sonde est également promenée sur la glace pour mesurer les variations d'épaisseur.

3. LE TERRITOIRE

Au cours de mes explorations de l'Arctique pour le projet «Frontière Nord/Northern Edge», la mer, la banquise, les icebergs, la toundra et les montagnes ont défilé sous mes bottes et devant mes yeux. Les Inuit vivent en relation avec cette terre depuis des milliers d'années. Pour documenter et partager une histoire basée sur la terre et son peuple, je me devais d’enregistrer des images de cette terre et partager sa magnificence brute mais extraordinaire. Ce monde est appelé à changer radicalement au cours des prochaines décennies. J’aimerais que ces images soient une source d'inspiration en partageant la beauté de ces lieux isolés mais fragiles qui montrent les effets significatifs du changement climatique.

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Fjord Gibbs, île de Baffin, Nunavut, Canada - août 2021. Alexandre Normandeau, géoscientifique marin à l'Institut océanographique de Bedford, a prélevé de nombreuses carottes de sédiments pour comprendre l'impact d'une cryosphère changeante sur les géorisques marins.

4. MERVEILLES GLACIAIRES

Alors que le NGCC Amundsen contourne ces énormes icebergs à quelques encablures, je vois les signes du temps à leur surface. Au fur et à mesure que cette masse de glace dérive vers le sud, elle perd des tonnes d'eau. A l'échelle humaine, cette glace ne se reformera pas. Les conditions millénaires qui ont vu la formation des glaciers ne sont plus présentes. L'augmentation de la température à l'intérieur des terres crée des rivières qui accélèrent la fonte des glaciers et le vêlage des icebergs. L'équilibre a changé et ces cathédrales sont en train de disparaître.

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Iceberg au large des côtes de la terre de Baffin

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* Le mot «Inuit» a été francisé. Par conséquent, il peut s’accorder selon le nombre : «un Inuit», «des Inuits». C’est un processus normal dans l’usage du français pour conserver une uniformité dans les règles et la façon d’écrire et d’accorder des mots. Ce mot a cependant une particularité dans sa langue d’origine : il est déjà au pluriel. En inuktitut on utilise plutôt «un Inuk»«des Inuit». Après un peu de recherche et de réflexion, J'ai décidé d’utiliser la grammaire inuktitut. Donc j'ai préféré écrire «un Inuk» et «des Inuit» (sans S). L’Office de la langue française reconnait cette forme originale du mot, mais recommande d’utiliser «un Inuit» et «des Inuits». C'est donc en toute connaissance de cause et pour faire connaître un peu l'Inuktitut, que j'ai décidé de ne pas suivre cette recommandation. 

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