Mishtuku Shuap | Écho de la cabane en bois - partie 1
Après quelques kilomètres de marche, à contourner un étang à castors et à traverser une tourbière, nous pénétrons dans une forêt qui arrive à maturité, guidés par un vieux sentier de bûcherons. Ce chemin, vestige d’une époque révolue, me rappelle les sentiers de portage rencontrés lors de mes voyages en canot, où chaque pas semblait murmurer les secrets du territoire. La terre, préservée depuis 50 ans, respire l’histoire : ces sentiers remontent à l’époque où les bûcherons travaillaient encore avec des chevaux, et chaque pas nous entraîne un peu plus dans un autre temps, où la nature reprend ses droits, chuchote et se souvient.

En descendant près du lac, à travers un méandre d’épinettes serrées, nous débouchons dans une petite clairière, sur un cap rocheux entouré de grandes épinettes matures. Là, la cabane trône sur le promontoire, témoignage des choix avisés de ses constructeurs, un indice qu'ils savaient comment choisir un bon emplacement à l’abri des vents froids du Nord. Malgré la rusticité et le poids des années, elle se dresse encore fièrement. Les murs sont solides, les fenêtres bien ajustées, et la porte ferme l’entrée avec une assurance tranquille. Un couple de huards, nageant gracieusement dans les eaux calmes, nous accueille d’une longue complainte, tandis que, sur la berge, des traces fraîches nous indiquent qu’un orignal est passé ce matin.

Lorsque nous avons découvert cette vieille cabane de trappeur sur la terre que mon fils venait tout juste d’acquérir, elle portait les marques du temps. Après avoir servi de refuge à un trappeur et chasseur de la région pendant plusieurs décennies, elle avait ensuite accueilli l’ancien propriétaire pour de simples séjours de jour.
À notre arrivée, l’intérieur était encombré, le plancher recouvert de poussière. Notre première mission : tester la cuisinière à bois. Malheureusement, elle était percée. Nous avons donc vidé la cabane, fait l’inventaire des objets oubliés et donné à cet espace un grand ménage.


Ce n’était que le début de notre aventure avec Mishtuku Shuap – un lieu où chaque objet, chaque recoin raconte une histoire, et où nous comptons bien y ajouter de nombreux chapitres.
Cette première partie du récit «Mishtuku Shuap | Écho de la cabane en bois» fait partie d'un projet à être présenté prochainement. Restez à l'affût.
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Note sur la démarche
Ce récit s’inscrit dans une approche d’écrivain-reporter visuel, alliant rigueur journalistique, écriture immersive et photographie documentaire. Chaque image, chaque texte, est né d’une expérience vécue, où j’étais non seulement témoin, mais aussi partie prenante de l’histoire.
Explorer. Comprendre. Raconter. — Ce mantra guide ma pratique depuis toujours.
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Photographie documentaire et collaborative | Journalisme narratif et écriture