Le pouvoir du feu de camp

Le ciel se charge et s’assombrit. La tempête nous poursuit. Il nous faut accoster rapidement, car je viens de voir un éclair au loin. Nous dirigeons le canot vers la berge délimitée par une bande de sable blond. C’est un esker laissé par le grand glacier qui recouvrait jadis le Bouclier canadien. Une fois à terre, nous inspectons rapidement les alentours et montons un campement sous le couvert des arbres avant que le ciel nous tombe sur la gueule. Une petite réserve de bois est ramassée, le feu allumé sous la bâche et nous nous installons comme commence à tomber les premières gouttes de pluie. Bientôt la bouilloire siffle et le thé est prêt.

Yves et moi, nous nous retrouvons tous les soirs et tous les matins autour du feu, comme c’est aussi le cas de tous ceux et celles qui nous accompagnent au gré de nos voyages dans les forêts du Nord. Ce sont des moments privilégiés pour préparer le repas, discuter du voyage, de nos réflexions, des projets, de la vie passée, présente et à venir.

Les réseaux sociaux promettaient de remplir ce même rôle dans un univers virtuel. Il fallait dont être naïf.

Je parcours les grands chemins et la plupart du temps, je sors des sentiers battus pour explorer et tenter de comprendre le monde naturel et notre relation avec la nature. De ces pérégrinations, je rapporte dans mon sac, des réflexions, des histoires et des récits.

Avoir du temps est nécessaire pour raconter ces histoires, en mots et en images. Ça commence avec une idée ou une rencontre. C’est suivi par une recherche, des lectures et surtout par du temps sur le terrain. Puis il y a une réflexion, une distance, une maturation et enfin la rédaction des textes, en français, le traitement des photos et la production des illustrations.

Lorsqu’on est créateur de contenu et qu’on veut rejoindre ceux qui apprécient notre travail, Facebook/Instagram étaient, jusqu’à récemment, des incontournables.

Mais, en 2023, les réseaux sociaux sont de plus en plus contaminés par des algorithmes qui changent plus souvent qu’un politicien change d’idée. S’il n’y avait que cette chose incompréhensible qu’est l’algorithme, mais en plus, la plateforme nous bombarde de suggestions de publicités, de groupes ou de sujets qui nous intéressent autant que notre première couche. Dès qu’on est un peu moins actif sur Facebook, l’algorithme nous envoie des notifications dont le seul objectif est de nous ramener au bercail comme des brebis égarées.

J’ai toujours eu une relation amour-haine avec Facebook et Instagram, mais là ça commence à pencher vraiment plus d’un bord que de l’autre. Déjà que l’on alimente la bête en lui fournissant gratuitement son contenu, mais voilà que l’expérience est de plus en plus désagréable et nous perdons contact avec ceux qui nous entourent et qui apprécient ce que l’on crée.

J’ai donc décidé d’investir mon temps là où j’ai du pouvoir en créant ce que je sens, selon mes idées, dans ma langue et non en créant pour déjouer un algorithme. Je veux tenter de stimuler ma relation avec ceux qui sont ou seront intéressés par mes travaux sans interférences des robots de Zuckerberg.

Avoir un site web sur une plateforme 100 % indépendante, avec une réelle politique de confidentialité, permet à chacun de gagner son indépendance, autant le créateur que ceux qui s’intéressent à ses travaux. Ces derniers peuvent s’immerger par les mots et les images sans souci ou crainte de voir leurs données utilisées à d’autres fins que la communication avec l’artiste.

Mon site est en français et demeurera en français. La langue est le fondement d’une culture et d’une société distincte. Malheureusement, une langue ou un dialecte disparaît toutes les deux semaines. Étant le centre de production de mon travail et de ma culture, ce site s’exprime dans la langue de Félix Leclerc. Un français international, teinté de l’accent régional québécois.

Mais mon site, conçu entièrement à la maison, ne permet pas les échanges et les commentaires. Pour pallier à ce manque, j’ai créé un site de microblogue (le bouton jaune  «autour du feu», dans le menu). La discussion passe par un article portant le titre «Autour du feu avec M-A Pauzé», qui se retrouve sous l’onglet publications/posts une fois que vous aurez cliqué sur le bouton jaune. Au bas de cet article ou des prochaines publications, vous pourrez laisser des commentaires ou poser des questions auxquelles je répondrai avec plaisir.

Il y a aussi une «Galerie», dans le menu de ce microblogue, où je publierai des photos 2-3 fois par semaine. Ce sera un genre d’Instagram privé que je vous encourage à visiter régulièrement.

J’ai toujours eu à cœur la notion qu’une création a de la valeur. Pour les réseaux sociaux, la création est une marchandise accessoire à ce qu’ils valorisent vraiment, nos données. L’espace «Autour du feu» rend le soutien aux créateurs facile, sécuritaire et équitable, sans engagement ni abonnement de la part de l’audience. Au bas de chaque article du «Journal», il y aura un lien vers le feu de camp. Sur une base complètement volontaire, vous pourrez m’offrir un café virtuel et laisser un message. Vous n’aurez même pas à créer un compte !

Donc en résumé, il y aura:

- sur le Journal de mon site web: des articles longs, les vidéos de la chaine «Les Voyageurs du Nord», mais aussi des vidéos exclusives avec narrations ou témoignage en français. 

- «Autour du feu de camp»: un microblogue - un espace commentaires, discussions et galerie-photo «style Instagram».

- la chaîne YouTube «Les Voyageurs du Nord»: les vidéos généralement sans narration. Seulement les sons ambiants de la nature.  

Même si la plateforme de microblogue offre le service d’abonnement, je n’irai pas dans cette direction, du moins pour le moment. Comme je fais plusieurs choses (reportages journalistiques, récits d’exploration en nature sauvage, histoire, patrimoine, vidéos immersifs en nature, documentaires, illustrations et aquarelles), il peut être difficile de rejoindre une audience et lui demander d’aimer tout ça. Le concept d’appui par abonnement exige de la constance pour le créateur et un intérêt dans plusieurs domaines pour une audience qui voudrait me supporter. C’est beaucoup demander, à mon avis.

Mes publications sur FB ne serviront dorénavant qu’à garder contact, faire des liens vers mon Journal et ma Galerie photo et peut-être rejoindre de nouveaux lecteurs.

Je suis parfaitement conscient que vous ne viendrez pas automatiquement voir ce que j’ai publié de nouveau sur Le journal et Autour du feu. Mais comme vous rejoindre via les réseaux sociaux est de plus en plus difficile, l’inscription par courriel est la meilleure solution (voir le formulaire au bas de la page). Direct et 100 % en mon pouvoir, elle est un moyen sûr de garder le corridor de communication ouvert entre vous et moi. Vos données ne serviront qu’à communiquer avec moi par courriel (la politique de confidentialité est rédigée et sera en ligne d’ici peu.).

À la fin de l’été, j’ai fait un petit sondage afin de savoir quelle serait la fréquence à préconiser pour envoyer un courriel résumant mes dernières activités. 

J’enverrai donc, une fois par mois, une correspondance électronique résumant les dernières activités avec les liens. Vous ne recevrez pas de sollicitations en lien avec le Black Friday ni pour la Saint-Valentin et les autres attrapes marketing.

Dans les correspondances mensuelle d'un vagabond des forêts du Nord, vous retrouverez principalement:

  • Une citation de la littérature-nature.
  • La photo du mois avec une petite légende.
  • Les liens vers les nouveaux articles du Journal.
  • Le lien vers la galerie photo «Autour du feu».
  • Un film que j'ai trouvé sur internet et que j'ai aimé.
  • Des nouvelles et des primeurs quant à mes projets.

Pour remercier les abonnés de me faire confiance en me donnant leur adresse de courriel, j’ai quelques idées de contreparties. Les nouveaux abonnés reçoivent déjà un lien vers des fonds d’écran pour téléphone intelligent. J’en aurai de nouveaux bientôt et je les rendrai disponibles aussi à ceux qui sont déjà abonnés.

Ramenons les histoires racontées à une échelle humaine. Ralentissons notre cadence et soyons créatifs. Observons la nature et les rythmes naturels qui sont les vraies lois qui régissent la vie. L’aventure commence par un pas, sans vraiment savoir où il nous mènera. Le feu de camp est le lieu où on se rassemble pour en parler.

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Vous avez apprécié cet article? 

Si mes textes, mes photos ou mes vidéos vous touchent, vous pouvez m’encourager en m’offrant un café — un petit geste simple pour soutenir la création de contenu de qualité.

Ce lien vous permet de faire un don de 3 $ en toute sécurité, sans créer de compte, et de laisser un mot si le cœur vous en dit.

Vous pouvez aussi échanger directement avec moi, laisser vos commentaires et partager vos impressions ou poser vos questions sur le billet relié à cet article dans la section «Publications» de mon microblogue « Autour du feu ».

Merci de votre présence, et au plaisir de vous retrouver ici ou ailleurs!


Note sur la démarche

Ce récit s’inscrit dans une approche d’écrivain-reporter visuel, alliant rigueur journalistique, écriture immersive et photographie documentaire. Chaque image, chaque texte, est né d’une expérience vécue, où j’étais non seulement témoin, mais aussi partie prenante de l’histoire.

Explorer. Comprendre. Raconter. — Ce mantra guide ma pratique depuis toujours.

🔗 En savoir plus sur ma démarche :

Photographie documentaire et collaborative | Journalisme narratif et écriture


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