Une section où vous retrouverez mes portfolios, mes projets et récits visuels. Grâce au pouvoir de l’image, à l’émotion et à la puissance brute, mes photos ont pour but de raconter le territoire, sa poésie, son histoire, ses habitants ainsi que les enjeux qui s’y rattachent. Ci-dessous, vous trouverez un portfolio général ainsi que des portfolios par thème en cliquant sur les boutons. Veuillez noter que dans le cadre d’un partenariat «Art & Science» avec Amundsen Science, l’organisme responsable du mandat scientifique du brise-glace scientifique NGCC Amundsen, le bouton «Arctique» vous mènera vers mes galeries photo sur leur site web.
EXPLOREZ
Voyages traditionnels d'hiver : La méthode traditionnelle de déplacement en hiver repose principalement sur les voies d'eau gelées et des entiers les reliants - les bon-ka-nah. Les voies de transport dans le Bouclier canadien en hiver sont les mêmes que les voies de canotage en saison non gelée. Le voyage traditionnel en hiver est une expérience intense. La fatigue du voyage par temps froid exige une vigilance à l'affût du moindre signe de transpiration. Traverser un lac ou suivre le cours d'une rivière nécessite d'être attentif à l'environnement pour détecter les signes de faiblesse qui ne sont pas toujours apparents. Et il y a la neige fondue cachée sous une couche de neige. Souvent, le premier passe sans problème. Le second voit l'eau s'infiltrer à travers la neige, tandis que le troisième a les deux pieds dans une soupe épaisse et froide. Une fois à l'air libre, la neige fondue gèle tout ce qu'elle touche. Raquettes, pieds, toboggan. Chaque pas devient plus lourd jusqu'à ce que nous nous arrêtions pour nous en sortir. Puis on recommence. Les sections forestières nécessitent de suivre un sentier de portage lorsqu'il existe. Sinon, le choix de l'itinéraire se fait en fonction de la topographie, des obstacles naturels, mais aussi de la densité de la forêt afin de choisir le chemin de moindre résistance et le moins sinueux possible. Bien qu'il épouse la forme du terrain grâce à sa coque souple, le toboggan ne peut pas se tordre pour se faufiler entre deux arbres et a la fâcheuse tendance à ne pas toujours aller là où il faut, mais plutôt à suivre la gravité. Voyager vite et léger n'est pas le but de l'activité, pas plus qu'il ne s'agit d'essayer de reconstituer l'histoire. Il s'agit d'être autosuffisant, d'aller lentement, de s'immerger et de se fondre dans la nature pour y vivre confortablement pendant une longue période. Avec un réapprovisionnement en nourriture ou un peu de chasse, un petit groupe formant une communauté autonome pourrait continuer à vivre dans ce paysage indéfiniment. Debout sur les épaules de géants, nous utilisons, comme l'ont fait nos ancêtres, des connaissances, des équipements et des compétences simples et efficaces développés par les Premières nations pendant des milliers d'années, et nous les avons combinés avec des équipements modernes soigneusement choisis pour faire ce que nous faisons et nous harmoniser avec la forêt. Ces longues étapes, apparemment sans fin, semblent futiles, mais, comme un portage ardu en été, je connais leur valeur. Le voyage nous relie au territoire naturel, à sa communauté de vie et à tous les mocassins qui l'ont foulé avant nous.