Sur les traces des voyageurs - Préparation

Nous sommes à deux jours de notre départ pour Quetico. Un voyage sur des portions de la route des voyageurs. Sur un territoire qui n'a pas changé depuis leurs passages. Yves et moi, nous le préparons depuis plusieurs mois.

Quetico c'est la quintessence de ce que devrait être un territoire sauvage protégé. Ce parc de 4 760 km2 (1 180 000 acres) partage sa frontière sud avec le Boundary Waters Canoe Area Wilderness du Minnesota, qui fait partie de la Superior National Forest. Ces grands parcs sauvages sont souvent désignés collectivement par l'expression "Boundary Waters" ou "Quetico-Superior Country". De plus, c'est un parc de "classe sauvage", ce qui veut dire que des règles strictes de conservation sont en vigueur et qu'aucune infrastructure n'a été construite à l'intérieur du parc. Pour avoir accès au parc, il y a des "portes d'entrée", soit des postes de rangers. Une fois passés ces postes, vous ne pouvez compter que sur vous, vos connaissances, votre équipement et votre canot. Pour respecter la tradition, les sites de campements et les portages ne sont pas indiqués et les avions de brousse ne peuvent même pas y atterrir sauf en cas d'urgence (ex.: une évacuation médicale). 

Le parcours

C'est un parcours de lacs et rivières de 250 km que nous évaluons faire en 14 jours de déplacement. Nous aurons 4 jours de battement pour absorber les jours de grands vents ou pour prendre du repos. Les journées ne devraient pas être pleine, nous laissant le temps de nous inscrire dans ce lieu mythique. 

La partie Sud, est le tracé que les voyageurs empruntaient après avoir fait le "grand portage" de 9 miles qui contournait une section impraticable de la rivière Pigeon. Ce portage partait de la rive Ouest du lac Supérieur, là où est aujourd'hui la municipalité de Grand Portage, au Minnesota. 

Après l'indépendance des États-Unis, les Américains ont voulu faire payer les compagnies de traite de la fourrure. Ceux-ci, la Compagnie de la Baie d'Hudson de Londres et la North West Company de Montréal, qui avaient tracé et développé les parcours, ne voulaient pas payer cette douane. Ils ont donc ouvert une autre voie, sur le territoire de l'Ontario. Nous emprunterons aussi une partie de ce parcours dans la section Nord de notre voyage. 

Le matériel


  1. La cuisine avec quelques jours de nourritures (le sac beige)
  2. Le campement (tente, bâche et chaises légères) avec la réserve de nourriture.
  3. Les effets personnels (sac de couchage, matelas/tapis de sol, vêtements de campement secs).
  4. Sac de jours: Tous ce que nous pourrions avoir besoin pendant la journée (chandail de laine, sac à feu contenant aussi les lampes frontales, anorak ciré, poncho, papier Q, trousse de réparation et kit de premiers soins - les deux sacs rouges- , gourdes, cordes, petit réchaud pour le thé, sac électronique avec le capteur solaire, la pile portative et les câbles de connexion, les vivres de course pour la journée).
  5. Sac étanche pour la caméra qui sera toujours, soit à mes genoux, soit sur moi. Ayant trouvé qu'une valise de type Pelican est lourde à traîner et que pendant un portage, on ne la traîne pas avec soi, j'ai opté pour un sac à bandoulière Watershed.
  6. Étui pour la hache et la sciotte.

La nourriture

Nous avons opté pour déshydrater nous-mêmes notre nourriture, quoique nous avons deux soupers lyophilisés de surplus. 

Notre système est hybride. Plusieurs éléments sont en vrac (riz, pâtes, mélange à bannik, super gruau, légumes, café, épices). Nous appelons cela notre dépense. Nous cuisinerons donc nos soupers en pigeant dans la dépense. Certains éléments dont la conservation est plus fragile, comme les viandes et les sauces, sont emballés par portion sous vide que nous ajouterons à nos ingrédients de base. La réserve de nourriture du sac #2 contient les éléments de surplus pour remplir la dépense ainsi que les aliments par portion.

Nous trouvions que préparer 17 jours de menu individuel était plus volumineux, lourd et demandait beaucoup plus de travail de préparation que d'apporter les éléments de base en vrac. 

Pour la cuisson, nous aurons mon très très vieux poêle de tôle (la photo de gauche ci-dessous a 35 ans) qui permet de faire un feu n'importe où, puisqu'il isole le feu du sol avec son double fond. En soutien, nous aurons un réchaud à l'alcool et 2.5 litres d'alcool. 

Jours de pluie

Nous partons avec l’idée que pendant la journée, nous serons mouillés. Pour amoindrir les effets de cet état, nous comptons sur notre gestion de l’humidité et notre métabolisme. Pendant nos déplacements, nous compterons sur des couches isolantes de laine et un coupe-vent ciré. Celui-ci est hydrofuge, permet l'évacuation de l'humidité produite par le corps, résiste bien aux vents, sèche rapidement et est très résistant (aucune crainte de délamination). Nous nous changerons pour des vêtements secs uniquement quand nous aurons la certitude de rester au sec, soit après que le campement sera installé.

Nous aurons aussi chacun un poncho, dont un en toile cirée qui servira de bâche à recouvrir les sacs dans le canot et d'annexe près du feu de cuisson, à la bâche de nylon. Nous aurons donc un espace de vie confortable et hybride (annexe de toile cirée pour la proximité du feu et toile synthétique pour sa légèreté). En apportant du matériel traditionnel, donc plus lourd que les matériaux modernes, il faut privilégier les usages multiples. 

Les portages

Chacun de nous portera un sac lourd (sac #1 et #2) avec un sac plus léger par-dessus (#3 et #4). Nous partirons ensemble avec notre charge. Au milieu du portage, l'un de nous déposera sa charge et retournera chercher le canot. L'autre continuera jusqu'au bout et reviendra à mi-chemin chercher les sacs laissés-là. Ainsi, nous ferons les portages 2 fois plutôt que 3 fois chacun. Il y aura quelques portages courts que nous ferons en double pour me permettre de photographier ou filmer Yves. 

Je vous invite à nous suivre sur le site share.garmin.com/marcpauze à partir du 7 septembre. Il n'y aura pas de photos, mais vous pourrez suivre notre progression avec les coordonnées GPS que notre système satellite enverra au moins une fois par jour (peut-être plus si la gestion des piles va aussi bien que prévu) sur une carte. 

Si vous voulez nous poser des questions, nous serons probablement en mesure d'y répondre pendant les heures sur la route d'ici au 7 ou à notre retour. 

* Photo de couverture: Vue aérienne des lacs et des forêts du parc provincial de Quetico (1958) - Archives de l'Ontario.

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