Autour du feu — Le manifeste
Bienvenue dans ma vision, mes vagabondages, mon atelier.
Note importante: "Autour du feu" deviendra l'espace réservé aux membres lors du lancement en 2026. Le microblogue actuel (sur la plateforme Buy Me a Coffee) du même nom sera alors fermé. Une nouvelle page permettra de m'appuyer de manière occasionnelle dans le même esprit qu'un café BMaC. Tous les contributeurs occasionnels et mensuels sur BMaC seront contactés pour terminer leur appui ou migrer vers le nouvel espace.
I. OUVERTURE
Depuis cinq ans, je porte un manuscrit. Vingt mille mots sur l'Arctique, des centaines de photos, des carnets de terrain noircis. Mais ce que vous avez lu dans mes infolettres mensuelles, ce que vous voyez sur mon site web, ce n'est que la partie visible - le récit poli, la photo sélectionnée, le moment transformé en littérature.
Il y a tout le reste. Les notes griffonnées dans la tente. Les photos que je protège précieusement. Les premières versions maladroites d'un chapitre. Les observations du matin qui ne deviendront jamais un récit complet mais qui portent toute l'essence d'un territoire. Les clips vidéo qui capturent l'atmosphère d'un lieu mieux que mille mots.
C'est cette intimité créative que je veux maintenant partager. Pas avec tout le monde - ce serait impossible et ce ne serait plus intime. Mais avec ceux qui veulent suivre le processus de l'intérieur, qui comprennent que la contemplation profonde a une valeur, et qui choisissent d'investir dans sa création.
Voici pourquoi «Autour du Feu» deviendra un espace sur mon site web pour membres. Et pourquoi cet espace sera différent de tout ce que je partage publiquement.
II. CE QUE VOUS AUREZ
Avant de détailler ce que contiendra l'espace «Autour du feu», une précision importante: l'infolettre mensuelle continue exactement comme maintenant, gratuite, avec un récit complet chaque mois qui se verra publié une semaine plus tard dans le Journal. L'espace Autour du feu est un espace additionnel pour ceux qui veulent accéder aux coulisses.
Concrètement, en devenant membre, vous recevrez chaque mois un accès privilégié à mon processus créatif :
Mes carnets de terrain en temps réel. Quand je pars quelques jours en territoire - toundra, forêt boréale, berges du fleuve - je note tout. Les traces dans la mousse. La lumière à 4h du matin. La rencontre inattendue avec un renard. Ces observations brutes, je les partagerai telles quelles, sans les polir en récit destiné à l'infolettre. C'est le matériau premier, l'instant capturé avant qu'il ne devienne littérature. Parfois, je vous montrerai comment une note de terrain devient un passage d'un chapitre - l'alchimie entre l'observation et l'écriture.
Les photos que je protège - et l'immersion sonore. Vous savez que j'ai cessé de partager mes photos sur Facebook. Que j'utilise des outils anti-IA pour protéger mes images. Dans l'espace «Autour du feu», ces protections tombent. Parce que vous avez choisi d'investir dans leur création, vous aurez accès aux photos que je garde précieusement - des images optimisées comme je le ferais pour une exposition, mais libérées des contraintes de protection contre l'exploitation.
Mais il y a plus. Le format web permet ce qu'aucun livre imprimé ne peut offrir: les clips immersifs. Le son du vent qui fait battre la toile de ma tente. Le crépitement réconfortant du poêle à bois combattant le froid de la nuit. Le brise-glace se frayant un chemin dans la banquise ancienne. Le décollage de l'hélicoptère du pont d'envol avec la voix de l'officier-chef dans la radio. Ces fragments de 30 à 60 secondes qui capturent l'atmosphère d'un lieu d'une façon que les mots et les photos fixes ne peuvent saisir seuls.
Les manuscrits en cours, dans une version reportage enrichie. Actuellement, j'achève Passages, mon livre sur cinq années à bord du NGCC Amundsen dans l'archipel arctique canadien. Vous le découvrirez chapitre par chapitre dans un format unique: texte accompagné d'une sélection de photos, de croquis de voyage, et de clips vidéo immersifs tirés de mes expéditions. Ce n'est pas la version complète de l'édition de luxe qui sera publiée - c'est quelque chose de différent et de complémentaire: une version grand reportage multimédia que le format imprimé ne pourra jamais offrir.
Le tout dans la même mise en page soignée de le Journal. Après Passages, il y aura Le lac à la cache - mes voyages en territoire - où je pourrai intégrer des extraits de mes documentaires vidéo existants et de nouveaux clips captés lors de mes sorties.
Les coulisses authentiques. Pourquoi j'ai choisi cette photo plutôt qu'une autre. Comment une conversation avec un chasseur inuit a transformé ma compréhension d'un lieu. Les doutes, les fausses pistes, les découvertes. Ce n'est pas un livre que vous achetez - c'est un compagnonnage créatif.
Pour voir un exemple concret de ce format reportage enrichi - texte, photos d'archives et clips vidéo immersifs - découvrez le prologue de Passages. C'est un des types de contenu que vous retrouverez dans les Carnets privés.
III. MA DÉMARCHE
Les "gourous" du marketing digital prêchent la spécialisation. Ils conseillent d'avoir un profil pour la photographie, un autre pour les croquis, un troisième pour l'écriture. De choisir une niche claire: "expert en Arctique" ou "photographe nature" ou "écrivain de voyage".
L'an passé, j'ai sondé mes abonnés. Le résultat m'a surpris, même si peut-être il n'aurait pas dû: la majorité valorisait précisément la variété de ce que je fais. Oui, quelques personnes abonnées pour l'Arctique sont parties quand j'ai partagé mes vagabondages en forêt boréale. Mais la grande majorité voulait un peu de tout - Arctique, forêt boréale, souvenirs du Maroc, observation d'un renard près de chez moi.
Parce qu'ils ne s'abonnent pas pour "du contenu arctique" ou "de la photographie nature". Ils s'abonnent pour mon regard de vagabond contemplatif, peu importe où ce regard se pose.
Je ne suis spécialiste en rien. Mais je maîtrise l'art du regard et de la narration - en mots, en photos, en dessins. Mon écriture elle-même est visuelle. Quand je décris un lieu, vous le voyez. Cette cohérence du regard à travers trois langages, c'est ma véritable signature.
Dans l'espace «Autour du feu», vous retrouverez cette même liberté. Un mois, ce sera un chapitre arctique avec clips du brise-glace. Le mois suivant, des notes d'une sortie en forêt avec le son du poêle à bois. Puis peut-être un souvenir marocain accompagné d'un croquis à l'aquarelle.
La variété n'est pas une faiblesse à corriger - c'est l'essence même de ce que je suis: un vagabond qui observe le monde et la nature, profondément, lentement, à travers tous les langages à ma disposition.
IV. POURQUOI C'EST PAYANT
J'ai 65 ans. J'ai vécu le basculement. J'ai connu l'époque où, pour accéder au travail d'un écrivain-voyageur comme Nicolas Bouvier, Ella Maillart ou Sylvain Tesson, on achetait leurs livres. Où admirer les photographies de Sebastião Salgado signifiait visiter son exposition ou acquérir sa monographie. Ce n'était pas mercantile - c'était simplement la reconnaissance d'une évidence : le travail de qualité mérite compensation, et cette compensation permet aux créateurs de continuer à créer.
Puis est venu internet et son utopie : tout serait accessible, instantanément, gratuitement. J'ai participé à ce mouvement, croyant sincèrement à cette démocratisation de la culture. Pendant des années, j'ai partagé récits et photos sans contrepartie.
Mais le "gratuit" s'est révélé être une illusion. Mes photos arctiques - prises après trois jours d'attente dans le froid pour capturer une lumière précise - se retrouvent sur des sites d'entraînement d'intelligence artificielle. Le temps contemplatif que j'investis dans chaque récit devient invisible dans un flux incessant de contenu viral optimisé pour l'algorithme.
J'écris ces lignes un vendredi de novembre. Le Black Friday, cette célébration de la frénésie où l'on solde des prix préalablement gonflés. Depuis des années, je refuse d'y participer.
Quand je créais mes Correspondances MAPMonde - lettres manuscrites accompagnées d'aquarelles - j'écrivais à mes abonnés qu'il n'y aurait jamais de rabais. Le prix reflétait le temps investi, l'attention portée, la qualité artisanale. Il était juste - équitable - pour le créateur comme pour le lecteur.
Ce n'est pas l'économie de marché qui dicte la valeur de mes créations c'est le travail réel, la profondeur de l'observation.
À 65 ans, je choisis de rester vagabond contemplatif plutôt que machine à contenu. Je préfère passer une semaine sur un récit de 1200 mots que publier trois fois par jour pour alimenter un algorithme. Cette lenteur a un coût - temporel, financier, existentiel.
L'espace «Autour du feu» finance cette liberté. Trente dollars par année. Le prix d'un livre. Pour douze mois d'accès à mes carnets, mes territoires, mon regard. Pas de promotion, pas de rabais. Un prix juste qui reconnaît la valeur du temps contemplatif.
V. LA RARETÉ COMME QUALITÉ
Il y a quelques mois, j'ai observé quelque chose de fascinant. Quand j'ai cessé de partager mes photos sur Facebook, l'engagement sur mon infolettre a explosé. Plus de vingt-cinq pour cent d'ouverture réelle. Quatre à six pour cent de taux de clic. Des chiffres qui défient toutes les statistiques du marketing digital.
Pourquoi ? Parce que j'avais créé une rareté. Un récit complet par mois, partagé exclusivement avec ceux qui avaient choisi de me suivre. Dans un monde de surproduction frénétique, la rareté crée la valeur.
L'exclusivité crée l'attention. Et la qualité demande du temps.
Une lectrice anglophone m'a récemment écrit - et le fait qu'elle lise mes textes en français malgré sa langue maternelle ajoute à la portée de son message : "Your posts are like a breath of air and a sip of water when I'm feeling parched and stifled by the rest of the news I'm reading."
Voilà exactement ce que je refuse de devenir : une machine à produire du contenu qui sera vite oublié dans un défilement infini. Si mes récits sont "un souffle d'air", c'est précisément parce qu'ils ne participent pas à la suffocation. Ils demandent l'arrêt. L'attention consciente. L'intention derrière chaque geste - celui d'écrire comme celui de lire.
L'espace «Autour du feu» ne remplace rien, il ajoute une couche d'intimité pour ceux qui veulent suivre le processus de l'intérieur. Deux espaces complémentaires: l'un public, l'autre réservé.
L'espace «Autour du feu» prolonge cette logique. Ce ne sera pas un lieu de surproduction. Ce sera un espace protégé où je partagerai ce qui compte vraiment, à un rythme humain, contemplatif. Un contenu par mois. Substantiel. Authentique. Unique.
Nous serons peu nombreux. C'est volontaire. Je préfère vingt lecteurs engagés à deux mille consommateurs distraits. Si vous lisez ces lignes et que cette proposition résonne en vous, si vous comprenez que la contemplation profonde mérite un investissement mutuel, alors vous êtes exactement la personne que j'invite.
Ce n'est pas du contenu premium. C'est un partage d'intimité créative avec ceux qui en comprennent la valeur.
VI. L'INVITATION
Dans quelques semaines, l'espace «Autour du feu» ouvrira. Vous y trouverez les carnets que j'ai toujours gardés privés. Les photos que je protège. Les clips immersifs qui capturent l'atmosphère des territoires. Les manuscrits en devenir. L'envers du décor, sans filtre, sans verni.
Ce ne sera pas parfait - c'est précisément l'idée. Vous verrez le processus créatif dans sa vérité : les hésitations, les fausses pistes, les moments de grâce. Vous suivrez l'écriture de Passages chapitre par chapitre, puis celle de Le lac à la cache. Vous accompagnerez mes vagabondages en territoire au fil des saisons - Arctique, forêt boréale, partout où mon regard de vagabond se pose.
Trente dollars par année. Le prix d'un livre, pour une année de compagnonnage.
Si cette invitation vous touche, je serai heureux de vous accueillir.
Bienvenue dans ma vision, mes vagabondages, mon atelier.
— Marc-André
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